<WRAP right> | **Lieu** | Planète Kerreth / Palais royal / Chambre des offices | | **Époque** | inconnue | | **Scène** | Eloge Funèbre et derniers offices rendus au roi mort. Remise de la Clef des divinités au descendant du roi. | | **Musique** | Intro | </WRAP> ==== Introduction ==== ...Et les grands prêtres d'entonner, de psalmodier tous trois à l'unisson leur louange au dieu souverain, devant une assemblée éclairée par les seuls flambeaux de l'autel et les quelques vagues rayons solaires s'étant frayés un chemin à travers l'épaisse atmosphère oxydée de la planète, ce linceul étouffant qui emprisonne Kerreth depuis l'achèvement de la "Sanction". A travers ces murmures, ils flattent leur divinité, célèbrent sa toute puissance, ses décisions, le fait de retirer sa vie au roi en était une et si le cortège reste figé, impassible, fixant le corps immergé du roi décédé, une violente lueur éclaire le visage d'un enfant, le seul de l'assemblée, et qui jusque là avait gardé les yeux au sol, une capuche sombre couvrant son visage. Passé jusque là inaperçu dans les lumières vacillantes des deux torches disposées de part et d'autre du tombeau, il est pourtant isolé du reste de l'assemblée. La lumière opaline de ses yeux croise, semble-t-il, le regard du Prêtre majeur (dont le visage est enfoui sous la capuche de sa soutane pourpre et or).Une main osseuse et grise émerge alors d'un des pans du costume funéraire du prêtre de gauche et pointe vers l'enfant alors que le prêtre de droite accompagne ce geste d'un murmure semblant inviter l'enfant à s'approcher de la tombe du roi, son père. Celui-ci rejoint alors l'autel où trône le tombeau en observant le roi défunt immergé dans un liquide aux reflets irisés. Sans quitter des yeux son père à jamais perdu, l'enfant princier tend les mains sur l'ordre du prêtre majeur pour que lui soit remise la Clef des divinités, cette relique transmise de génération en génération aux monarques de Kerreth (qui constituent les seuls gardiens dignes d'un trésor aussi sacré). Comprenant par cet acte même qu'il se retrouve orphelin, l'enfant voit alors son visage angélique se couvrir de pleurs qui perlent le long de ses joues. Dans le silence environnant l'enterrement, le bruit des larmes tombant sur les dalles de l'autel se voit amplifié; les trois prêtres alors occupés aux préparatifs de l'incinération du roi se retournent brusquement, comme horrifiés par cette manifestation de sensibilité, synonyme pour eux de faiblesse, tare qui selon eux ne peut exister chez un gardien de la clef. Secondé par ses deux frères, le Prêtre majeur se détourne alors du tombeau royal pour s'avancer vers l'indigne descendant. D'un coup vif et étonnamment puissant pour sa carcasse osseuse, il gifle alors l'enfant qui tombe à terre sous la violence du coup et voit ses longs cheveux, jusque là contenus par la capuche de son costume funéraire mais désormais épars, révéler et sublimer sa beauté de jeune princesse. La jeune fille se relève alors et sèche ses pleurs tout en soutenant le regard des prêtres. Sa joue est désormais marquée d'une cicatrice laissée par l'ongle incisif du prêtre. Elle tient encore fermement la clef scellant sa destinée de Souveraine et de Gardienne.